L’arrêt du tabac allonge la survie quels que soient le stade ou le type de cancers
À quelques semaines du lancement de l’édition 2025 de la campagne du Mois sans tabac, il est utile de rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer ! Une étude monocentrique américaine récente, réalisée sur 13 282 patients, vient conforter cet adage en montrant que les patients atteints d’un cancer qui arrêtent de fumer auraient un risque de mortalité toutes causes, divisé par deux, à deux ans ! De plus, les résultats de cette étude mettent en évidence des bénéfices du sevrage tabagique sur la survie quels que soient le stade et le type de cancer, y compris pour les stades avancés III et IV.
La plupart des patients étaient des femmes (n = 7 966 ; 60,0 %), âgées de ≥ 61 ans. Au sein de la cohorte, relativement peu de patients présentaient un cancer de stade I (n = 321 ; 2,4 %), tandis que la plupart présentaient un cancer de stade avancé : stade III (n = 4 679 ; 35,2 %) et stade IV (n = 3 675 ; 27,7 %). Les patients n’ayant jamais fumé présentaient les probabilités de survie ajustée estimées les plus élevées à 1 an (88,6 % contre 87,3 % pour ceux ayant déjà fumé contre 85,2 % pour les fumeurs actuels) et à 2 ans (81,4 % contre 79,4 % contre 76,4 %, respectivement). À noter, sur les 1 725 patients ayant déclaré fumer lors de leur visite de référence, 381 (22,1 %) ont arrêté de fumer dans les 6 mois suivants. En utilisant la méthode de Kaplan-Meier, les patients qui ont arrêté de fumer avaient une probabilité de survie ajustée estimée significativement plus élevée à 1 an (91,0 % [arrêt du tabac] versus 83,9 % [continuation du tabac] et, à 2 ans (85,1 % [arrêt du tabac] vs 74,7 % [continuation du tabac] que ceux qui ont continué à fumer (P < 0,001). Les auteurs indiquent que cette tendance a persisté dans les analyses de survie en sous-groupes incluant uniquement les patients atteints de cancers à un stade avancé.
Conclusion : l’arrêt du tabac est associé à une réduction du risque de mortalité chez les survivants du cancer, même lorsqu’il est initié après le diagnostic ou chez les patients à un stade avancé de la maladie. Des services d’accompagnement au sevrage tabagique devraient être proposés à tous les patients fumeurs, quel que soit le stade de leur cancer, et devraient être considérés comme une composante intégrale et systématique des soins oncologiques complets.
Steven Tohmasi et al. Smoking cessation and mortality risk in cancer survivorship: real-world data from a National Cancer Institute-designated cancer center. JNCCN vol. 23. issue 10, oct. 2025.
